Une espérance de bleu
Une mer aigue-marine
Sur calanque et romarin,
Sous le soleil mandarine
Un horizon azurin.
Ils voguaient vers Syracuse,
L’Eden ou l’Eldorado,
Mais du pont de La Méduse
Ont fini sur le radeau.
Quoi qu’ils fassent, où qu’ils aillent
Le sel épouse la suie,
Toujours la même grisaille :
Partout la misère les suit.
Ils avaient quitté Palmyre,
Palanpur ou Palmarin,
Laissant derrière eux la myrrhe,
Le myrte ou le tamarin.
Noir d’ivoire au blanc d’argile :
La couleur du ciel couvert
Dans le cœur, l’espoir fragile
Comme une fleur en hiver.
Quoi qu’ils fassent, où qu’ils aillent
Le sel épouse la suie,
Toujours la même grisaille :
Partout la misère les suit.
Une mer aigue-marine
Sur calanque et romarin,
Sous le soleil mandarine
Un horizon azurin.
Chercher la paix dans la peine,
L’éclair par temps nébuleux
Et voir dans le gris de Payne
Une espérance de bleu.